Regards croisés sur la vie d’un village au Burkina Faso

Jeudi 9 novembre de nombreux élèves du lycée Julien Wittmer ont assisté à une conférence de Karim Mandé, directeur d'une école élémentaire dans un village au nord du Burkina Faso et représentant local de l'association Beogo Neere.

A la suite de cette intervention plusieurs élèves qui suivent l’enseignement d’exportation PFEG ont souhaité relayer les propos de M. Mandé. Vous trouverez ci-dessous 2 articles rédigés par les élèves.  

Article rédigé par Angèle, Baptiste et Jory

Le Burkina Faso est un pays situé au centre-ouest de l'Afrique soit à 5 300 km de Charolles.

L'association Beogo Neere a été créée en 2003 par des Autunois en collaboration avec des Burkinabés. Le nom de l'association veut dire "Lendemains meilleurs". Cette association aide 3 écoles situées au Burkina Faso : Bonsomnoré, Tougué Mossi et Siguinonguin. L'association a trois missions principales :

  • nourrir les enfants en favorisant l’implantation de cantines scolaires pour s'assurer que ces derniers bénéficient d'au moins un repas par jour (1€ = 5 repas) ;
  • les soigner en facilitant la mise en place d’armoires à pharmacie dans les écoles et en distribuant des moustiquaires (achetées grâce aux dons - 5€ = une moustiquaire -) pour protéger les enfants du paludisme ;
  • et éduquer les enfants en facilitant la construction d’écoles, de bibliothèques et en acheminant du matériel scolaire (ex : tables, bancs…). Des parrainages permettent également de financer la scolarité de plusieurs enfants puisque l’école n’est pas gratuite au Burkina Faso.

Une autre mission importante de l’association est d'améliorer les conditions de vie des Burkinabés en leur accordant des micro-crédits qui sont des prêts à taux zéro très utiles pour acheter du matériel ou des bêtes que les bénéficiaires revendront ensuite afin de rembourser le prêt et de réaliser un bénéfice.

Au lycée, nous avons écouté attentivement l’intervention de Karim Mandé, directeur de l'école du village Bonsomnoré et également instituteur ; il nous a raconté la vie des enfants dans son pays et a témoigné de leurs difficultés pour aller à l'école, se soigner et se nourrir au quotidien.

Mais signe très encourageant, il nous a signalé que toutes les actions qui ont été effectuées commencent à porter leurs fruits : le taux de scolarisation dans son village a fortement augmenté ces dernières années. Par exemple dans son école le nombre d’élèves est passé d'une soixantaine en 2003 à 207 aujourd'hui. Il nous a aussi précisé qu'après chaque saison pluviale il n'était pas sûr de retrouver l'école en bon état ; en effet la plupart des bâtiments sont construits en terre avec un toit en paille.

Karim Mandé nous a indiqué qu'une à deux fois par mois la cantine achetait une chèvre pour nourrir toute l'école qui fêtait l'évènement très joyeusement car ce jour-là c’est l’assurance de bénéficier d’un repas à base de viande.

Karim Mendé nous a aussi confirmé que la vie au Burkina était difficile. En effet, parfois à la suite d'une tempête, une famille peut « perdre » sa concession (une concession est un mini village où un homme construit une maison pour chacune de ses femmes puisque la polygamie est autorisée au Burkina Faso). En France nous pouvons en ouvrant un robinet avoir de l'eau potable alors que les Burkinabés doivent faire souvent de nombreux kilomètres chaque jour pour trouver un puits et ensuite ramener de l'eau au village. Les habitants des pays développés disposent également de plaques de cuisson ce qui n’est pas le cas des habitants d’un village au Burkina Fasso :  chaque matin il est nécessaire d’aller chercher du bois pour alimenter le feu qui servira ensuite à faire cuire les aliments. C’est pour cela que les enfants aident naturellement leurs parents en dehors des heures de classe.

Nous espérons que cet article permettra à chacun d’apprécier la chance que nous avons collectivement de vivre dans un pays où l’accès à la scolarité et au soin est un droit.

Nous remercions bien entendu Karim Mendé pour la qualité de son intervention ainsi que M. Pierre, proviseur du lycée Julien Wittmer et M. Bernard, professeur de SES à l’origine de cette belle rencontre.

Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : https://beogoneere.org/

 

Article rédigé par Margaux, Clara, Louisa et Océane

Le jeudi 9 novembre 2017, nous avons assisté à une conférence de M. Mandé Karim, directeur d'une école primaire au Burkina Faso, qui nous a présenté le système éducatif, de santé et les problèmes de malnutrition.

Se former

Pour commencer, au Burkina Faso il y a très peu d'écoles et celles-ci sont payantes. Puisqu’il n’y a pas assez de professeurs, le nombre d'élèves par classe est important :  il n’est pas rare d’avoir des classes de 80 élèves.

Se nourrir

A l'école de M. Mandé, une cantine vient d'être mise en place pour permettre aux élèves de bénéficier d'un repas le midi. Une à deux fois par mois, les élèves ont l'occasion de manger du mouton. Il nous a montré une photo d'une petite fille qui gardait une partie de son déjeuner pour en faire profiter ses frères. Cela nous montre la solidarité qu'il y a au sein d’une famille et du village.

Se soigner

Son école a aussi investi dans une armoire à pharmacie. Grâce aux dons, des moustiquaires ont été achetées afin de protéger les enfants contre le paludisme qui est une maladie mortelle. Il nous a expliqué qu’il est possible de se soigner grâce à un traitement par comprimés qui coûte 7,50€ : une somme dérisoire pour nous mais très importante pour un Burkinabé. Ces mêmes dons (20€/mois) ont permis à deux jeunes filles de suivre des études d'institutrice et d'infirmière.

Vivre au quotidien

Au Burkina Fasso la polygamie est autorisée. Les hommes possèdent des concessions c’est-à-dire plusieurs maisons au sein du village pour accueillir leurs femmes et enfants. Les habitations sont construites à base de terre et de paille ce qui explique facilement leurs effondrements en période de pluie. Même s’Il y a en effet beaucoup de sécheresse les pluies peuvent être très violentes.

Les habitants du village où habite M. Mandé gagnent très mal leur vie si l’on prend comme référence les salaires des pays développés. Il nous a donné l'exemple d'un « peul » (gardien de troupeaux) qui était payé 0,50€ par mois par bœuf gardé. Au village de M. Mandé, les habitants ont des chiens, mais pour eux, ce ne sont pas des animaux de compagnie mais des « gardes » pour leur maison.

Cette rencontre nous a permis de constater que le niveau de développement à l’échelle de la planète reste très inégalitaire : le quotidien d’un enfant d’un village du Burkina Faso est très éloigné du nôtre.