Les élèves ont assisté à la représentation du tableau "La femme juive"

Jeudi 16 décembre, les terminales de la spécialité Humanités, Littérature et Philosophie (HLP) ainsi que les premières et terminales de l'option théâtre ont pu assister à la représentation du tableau "La femme juive" extrait de Grand-peur et misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht.

Notre établissement a été retenu cette année pour bénéficier du dispositif  « Lycéens et apprentis au spectacle vivant ». Ce dispositif régional propose à une classe de lycée la venue au lycée d'une « forme théâtrale légère » , un atelier de pratique artistique ainsi que le choix d'un spectacle dans la programmation de L'ARC, la scène nationale du Creusot. 

Anne Monfort a mis en scène la représentation de l'extrait de Brecht,  joué par deux comédiens, Julien Jobert et Léa Masson : En Allemagne, en 1935, les lois raciales, dites de Nuremberg, interdisent entre autres les mariages entre Juifs et aryens. Judith Keith, juive mariée à un médecin-chef aryen, se prépare à fuir en Hollande. Elle met ses affaires en ordre, passe des coups de fil, prépare ce qu’elle va dire à son mari, avant que n’entre ce dernier. Dans tous les tableaux de la pièce, Brecht veut montrer comment le politique fait irruption dans la vie quotidienne et dans les relations intimes.

Les élèves ont été confrontés à trois versions d'un même extrait. La première formé a été travaillée selon les codes classiques du théâtre, Judith et Fritz sont habillés comme dans les années 30, et les comédiens travaillent sur un jeu naturaliste et très émotionnel, provoquant l’identification du spectateur. Dans la deuxième forme, qui reprend les principes théâtraux de Brecht, la frontière entre l’acteur et le personnage est plus floue, on est dans un contexte très contemporain qui va de Bolsonaro à Viktor Orban. Les acteurs s’adressent directement au public, prennent les spectateurs à partie, travaillent sur des ruptures de jeu, avec un humour qui passe brusquement au tragique. Dans la troisième forme, les voix des personnages s'entrecroisent pour finir sur une scène très proche du spectateur, laissant entendre l’intense actualité des problématiques d’exil et de discrimination.

L'échange qui a suivi la représentation a été riche, il a fait résonner les questions que pose la pièce et a interrogé les choix de représentation proposés aux élèves.

Article proposé par Nathalie Laurent, professeure lettres/théâtre